III. La furtivité autrement

La furtivité Radar n’est qu’une parcelle de la furtivité, la signature infrarouge (SIR) ou bien thermique d’un avion sert par exemple à guider de nombreux missiles. La signature infrarouge de l’avion est très importante au niveau des réacteurs et peut être amoindrie en utilisant des tuyères plates (comme par exemple sur le F-117). La signature thermique d’un avion est aussi importante puisque lorsqu’un avion vole, il chauffe énormément, ce qui crée une faiblesse dans la furtivité de l’appareil. Afin de lutter contre cette « visibilité thermique », les parties visibles des turbines sont masquées par des conduits d’entré/sortie ayant l’aspect de S. Les entrées d’air à l’avant de l’appareil sont protégées par des grilles conçues spécialement et l’émission de la chaleur se fait dans des tuyères rafraichies par de l’air froid auquel ont mélange de puissants réfrigérants aux gaz d’échappement, ce qui réduit à près de 0 les rayonnements infrarouges des réacteurs de l’appareil. Ce système n’est utilisé que pendant les phases critiques de vol mais il est totalement impossible d’effacer le rayonnement infrarouge dû à la vitesse de l’avion. Ce rayonnement étant d’autant plus important que la vitesse de l’avion est élevé, particulièrement au-delà de Mach 1. Les avions voulant être plus furtifs doivent donc réduire en conséquence leur vitesse en dessous de mach 1. Le F-22 Raptor semble être le seul avion qui soit furtif sur ce point là jusqu’à mach 1,58. Seul les Russes paraissent avoir plus ou moins exploité cette faille en équipant les Mig-29 et les Su-27 de dispositifs IRST (Infrad Search and Track Systems, soit en français, systèmes de recherche et de pistage infrarouge), qui détectent les avions ennemis, puisqu’il suffit  d’un seul degré d’écart entre un avion et son environnement pour que celui-ci soit immédiatement détecté. Afin de lutter contre les IRST, les avions peuvent être équipés de capteurs pouvant reproduire la température ambiante de l’avion sur la cellule de la machine.

La furtivité peut aussi tout bêtement se définir par la discrétion sonore et visuelle de l’avion. De nos jours, les avions de chasses s’entendent à des lieus à la ronde avant même d’avoir l’appareil en visuel, pour certaines missions de reconnaissances, des avions à hélices ou possédant un petit moteur peuvent être utilisés (ou même des planeurs, comme pendant le débarquement en Normandie employés par les américains) au dépend de la vitesse. Le F-117 a été conçu avec des moteurs placés dans des chambres anéchoïdes afin d’étouffer leur bruit. La furtivité visuelle est beaucoup utilisée, notamment avec les peintures de camouflage (généralement couleur ciel au dessous et couleur sol au dessus de l’avion) mais des matériaux « caméléons » auraient été étudiés, notamment dans le programme de Bird of Prey développé par Boeing, et permettraient à l’avion d’adopter la couleur du fond sur lequel il est visualisé. Récemment, des écrans à cristaux liquides (dans des matériaux polymères) ou été créés. Il suffirait d’un capteur au-dessus de l’avion pour détecter les couleurs de l’environnement dans lequel l’avion évolue et de les reproduire sur le ventre de l’avion mais, pour l’instant, aucune donnée n’a été divulguée concernant la résistance de ces matériaux sur un avion de combat.

Par ailleurs, des dispositifs actifs sont à l'étude, en fait, il s’agirait de renvoyer les signaux reçus sous une autre forme qui ne permettra pas au système de détection de découvrir l’avion. Ces procédé sont plus proches des leurres que de la furtivité proprement dite.  Par exemple le système de brouillage en disséminant des objets métalliques (paillettes, coins, etc.) cherchant à créer des échos supplémentaires et par conséquents à attirer l’attention du radar et masquer sa fuite.

Un avion furtif doit aussi être passif et doit envoyer un minimum d’ondes vers les radars et il ne  peut donc pas utiliser des sources actives comme le radar météo, le transpondeurs et la radio. Seul le récepteur satellite GPS (Global Positioning System pour système de localisation mondiale en français) n’est pas perçu par le radar et permettra donc à l’avion de s’orienter.